Fournée
Quantité
de pain que l'on fait cuire en même temps dans le four.
Ensemble de
gens à qui l'on fait subir un même sort ou qui participent à un même
mouvement : une fournée de Juifs.
Ainsi, les deux sens se rejoignent, semble-t-il, dans
l’esprit (?) d’un le pen – sans majuscules, l’usage attribuant des majuscules
aux noms propres ne saurait s’appliquer dans ce cas précis.
Pour autant, peut-être faudrait-il
remercier cet individu de rappeler le vrai visage du fn (on ne réexplique pas
le coup des majuscules).
Une fournée pour les Juifs, Ebola
pour les Noirs, une le pen fille (marion-anne-perrine, de son vrai nom) qui
n’arrive pas à se garder à droite ni à l’extrême droite de son père et qui brâme
de sa belle voix de gardienne de camp, pardon je veux dire de gardienne des
vraies valeurs (la valeur de son héritage un peu glauque ?) son indignation à chaque saillie de son père. Le mot est
employé ici à dessein, le malheureux ne doit plus guère bander sans le coup de
main si j’ose dire d’une masturbation incantatoire, les Juifs, les Juifs, les
Juifs, les Juifs etc.
Les Noirs, les Arabes aussi, mais on sent que c’est moins
bon, le cœur (?) n’y est pas. Depuis qu’une poignée d’Arabes s’est mis en queue
(on ne peut pourtant pas dire en tête) de gagner 70 vierges hypothétiques dans
un non moins hypothétique paradis en assassinant des gamins, de charmantes
vieilles dames ou de paisibles touristes, il finirait même par leur trouver des
qualités.
C’est vrai, on ne choisit pas sa
famille, fifille n’y est pour rien. On ne choisit pas non plus ses amis dirait-on,
et faut-il que le sort s’acharne sur elle pour l’avoir rapprochée de tant de
gens absolument pas fréquentables !
Depuis ses accointances malvenues du bal des maudits nazis en Autriche à une
bonne partie des collaborateurs recrutés parmi les anciens du gud, ordre
nouveau et autres groupuscules fachisants et fiers de l’être, quel manque de
chance…
Les fournées, donc. Quoique
persuadée d’après leur descendance – puisque par force je ne les ai pas connus
– qu’ils étaient bons comme du pain blanc, qu’ils furent comme on dit de bonnes
pâtes prêts à se mettre en quatre pour rendre service à leur famille, leurs
cousins, leurs voisins même n’en déplaise à deux pen (sans majuscule faut-il la
marque du pluriel ? il vaut mieux laisser au singulier en espérant qu’ils
le soient vraiment, singuliers), je n’en pense pas moins que la place de ma
grand-mère et de mon grand-père n’était pas dans un four en compagnie de
quelques millions d’autres. Et que tout immonde et ignoble salaud qui souhaite
de nouvelles fournées devrait se porter volontaire pour tester le matériel histoire
de vérifier que tout fonctionne bien.
Ce triste pen est con, même si le
temps ne fait rien à l’affaire et qu’il l’a toujours été, c’est maintenant un
vieux con, de tempérament plutôt sanguin et on peut se risquer à lui prédire une
fin prochaine. Connaîtra-t-il l’angoisse, la suffocation ? Ce sera de toute façon plus
confortable que pressé au milieu de centaines d’autres.
Mais on peut se prendre à rêver, à
défaut de fours, de flammes éternelles… l’enfer n’existe pas ? il faudrait l’inventer.